Comme l'avait très justement dit Nick dans un précédent avis, le crime de cette saison n'a rien à voir avec l'assassinat de Versace, tout comme la saison 1 n'avait en fait pas pour crime le meurtre "commis" par O.J. Simpson, qu'on ne voyait jamais. C'était "the race card" qui suivait.

Dans cette saison, c'est tantôt le luxe, tantôt l'homophobie, tantôt les courtiers en bourse comme dans cet épisode. Le crime de Versace n'est que secondaire. Versace est en effet une ombre pendant cette saison. Pour cet épisode "flashback du flashback du flashback du flashback", sur l'enfance d'Andrew Cunanan, le petit Versace n'apparaît qu'au début de l'épisode et sert uniquement de contraste. D'un côté, les débuts difficiles et humbles du futur prodige, avec une mère qui l'encourage à faire ce qui lui plaît, lui donne le goût de l'effort et l'envie de briser les codes si on travaille beaucoup. Le tout en italie. Du côté d'Andrew, c'est son horrible père, déjà en Amérique, qui le pourri-gâte complètement et lui répète sans cesse qu'il est spécial.

La série offre donc deux visions du fameux Rêve Américain, l'un des deux ayant vraisemblablement tourné au cauchemar. C'est vraiment très malin. L'acte final à Manille où Andrew retrouve son père en particulier : c'est la désillusion, et Modesto Cunanan fait même un petit speech sur tout ce rêve américain qui n'existe pas et sur le monde de la finance qui n'est que du vent et du vol. Sauf qu'on se rappelle de la scène d'introduction et du petit Gianni qui incarnera parfaitement ce rêve américain, preuve que tout n'est pas noir ou blanc. Gianni et Andrew ont finalement eu une ascension similaire vers la célébrité mais pour des raisons bien différentes, dûes à leurs origines complètement opposées, et malgré quelques points communs (surtout l'exclusion à cause de l'homophobie) le contraste de soutien et de foyer "stable" qu'ils ont eu fait toute la différence.

Vraiment un bon épisode, sans aucun doute le meilleur de cette saison, où on sent que la série a vraiment creusé au fond des entrailles du personnage d'Andrew. Darren Criss est fabuleux (surtout face à son père à la fin) et si la gestion des personnages secondaires est toujours un poil hazardeuse (Lizzie ?), le parcours d'Andrew est très poignant.

A noter aussi que c'est Matt Bomer qui est à la réalisation et que c'est probablement le plus bel épisode depuis le début.

Cette saison ne cesse de dérouter et prendre le contre-pied de ce qui est attendu. Il fallait quand même oser rendre le tueur presque sympathique après les horreurs des premiers épisodes. Mais la série montre que rien n'est manichéen et cherche à comprendre ce qu'il y a en dessous des apparences.